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Tout savoir sur la dysfonction érectile : comprendre les causes et les traitements

  • Photo du rédacteur: Dr Lucile Ferreux
    Dr Lucile Ferreux
  • 28 juil.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 sept.

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La dysfonction érectile (DE) est définie comme l’incapacité persistante à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante. Loin d’être rare, ce trouble concerne environ 40 % des hommes dès la quarantaine, et touche un homme sur deux après 50 ans, pour atteindre jusqu’à 60 à 70 % après 60 ans (Feldman et al., 1994).


Pourtant, malgré sa fréquence, la DE demeure encore un sujet délicat, voire tabou. De nombreux hommes hésitent à consulter (moins de 20 % des hommes concernés consultent spontanément) , souvent par gêne, ou par la croyance erronée qu’il s’agit d’une conséquence inéluctable du vieillissement (Bacon et al., 2002). Or, ce trouble est non seulement traité efficacement dans la grande majorité des cas, mais il peut aussi constituer un signal précoce d’une pathologie sous-jacente, notamment cardiovasculaire.


⚙️ Comment fonctionne une érection ?

L’érection est un phénomène à la fois neurovasculaire, hormonal et psychologique. Elle commence par une stimulation – physique, sensorielle ou psychique – qui active le système nerveux parasympathique. Celui-ci libère du monoxyde d’azote (NO), une molécule qui provoque la dilatation des artères du pénis et le relâchement des fibres musculaires lisses des corps caverneux.


Le sang afflue alors massivement dans ces corps caverneux, entraînant le gonflement et la rigidité du pénis. Un mécanisme de "verrouillage veineux" empêche le sang de repartir prématurément.


Ce processus nécessite donc :

  • Des nerfs fonctionnels

  • Un système vasculaire souple

  • Un équilibre hormonal, notamment une testostérone suffisante

  • Une bonne santé du tissu érectile

  • Une absence de stress ou de blocage psychologique

🔍 Quelles sont les causes de la dysfonction érectile ?

La DE peut être liée à plusieurs facteurs, souvent intriqués. On distingue schématiquement :


🔹 Les causes organiques

Elles deviennent prédominantes après 50 ans.

  • Vasculaires : l’athérosclérose (artères bouchées), favorisée par le tabac, l’hypertension, le cholestérol ou le diabète, est la cause la plus fréquente.

  • Neurologiques : neuropathies diabétiques, sclérose en plaques, atteinte des nerfs lors d'une chirurgie pelvienne.

  • Hormonales : un déficit en testostérone (hypogonadisme) peut entraîner une baisse de libido, de l’énergie, et des troubles érectiles.

  • Tissulaires : fibrose des corps caverneux, maladie de La Peyronie (courbure du pénis), conséquences de traitements du cancer de la prostate.

  • Iatrogènes : certains médicaments (antidépresseurs, antihypertenseurs, bêtabloquants…) sont impliqués.

💡 Le diabète est un facteur majeur : jusqu’à 50 % des hommes diabétiques souffriront de DE.


🔹 Les causes psychogènes

Elles sont plus fréquentes chez les jeunes hommes et peuvent se combiner à une composante organique.

  • Anxiété de performance

  • Stress professionnel ou relationnel

  • Dépression, estime de soi dégradée

  • Expériences sexuelles négatives

Un indice utile : si l’homme conserve des érections nocturnes ou lors de la masturbation, une cause psychologique est probable.


🩺 Le diagnostic : un échange avant tout

Le diagnostic repose d’abord sur un entretien médical sans tabou. Le médecin évalue le contexte (début brutal ou progressif, situations concernées), les antécédents, les traitements en cours et le mode de vie.


Un examen clinique complet est ensuite réalisé, incluant le périnée, les organes génitaux, la prostate, et la mesure de la tension artérielle.


Des examens complémentaires peuvent être proposés :

  • Bilan sanguin : glycémie, profil lipidique, testostérone totale, fonction hépatique et rénale.

  • Éventuellement, une échographie pénienne avec injection pour évaluer la vascularisation.



💊 Le traitement : des solutions adaptées à chaque profil


La bonne nouvelle, c’est que la dysfonction érectile se traite. Et dans la majorité des cas, les solutions sont efficaces, sûres et accessibles. L’approche thérapeutique dépend de la cause, du contexte, mais aussi du souhait du patient. On distingue généralement trois niveaux d’intervention, avec une montée en intensité si les résultats ne sont pas satisfaisants.


1. Les médicaments par voie orale : une première ligne simple et souvent efficace


Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5) – tels que le sildénafil (Viagra®), le tadalafil (Cialis®) ou le vardénafil (Levitra®) – sont les traitements les plus utilisés. Ils agissent en améliorant la vasodilatation au niveau du pénis, facilitant ainsi le remplissage des corps caverneux lors de la stimulation sexuelle. Attention : ces traitements ne provoquent pas une érection "automatique" — une excitation sexuelle reste nécessaire.

Ces molécules ont révolutionné la prise en charge de la DE : on estime qu’environ 70 % des hommes obtiennent une amélioration nette de leur fonction érectile avec ces médicaments (Burnet et al., 2018). Le tadalafil, grâce à sa demi-vie plus longue, permet une prise plus "spontanée", voire quotidienne, ce qui diminue la pression liée à la "performance".

Elles sont généralement bien tolérées. Les effets secondaires (maux de tête, rougeurs, troubles digestifs) sont le plus souvent transitoires. Seule vraie contre-indication : la prise concomitante de dérivés nitrés (contre l’angine de poitrine), en raison du risque de chute de tension.


2. Quand les comprimés ne suffisent pas : des alternatives locales et mécaniques


Pour les hommes qui ne répondent pas aux IPDE5 – environ 30 % des cas, notamment après une prostatectomie ou chez les diabétiques – d’autres solutions existent.

Les injections intracaverneuses d’alprostadil (Caverject®, Edex®) permettent d’induire une érection en quelques minutes, de manière mécanique et indépendante de l’excitation sexuelle. Leur efficacité est excellente, mais leur utilisation est parfois limitée par la crainte de l’auto-injection et les possibles douleurs.

Autre option : la pompe à vide (vacuum), un dispositif externe qui crée une dépression autour du pénis pour faire affluer le sang, puis un anneau à la base pour maintenir l’érection. C’est une méthode simple, sans effets secondaires systémiques, utile notamment en rééducation post-opératoire. Elle reste cependant moins spontanée.

Le gel intra-urétral d’alprostadil (Muse®), introduit à l’intérieur du pénis via l’urètre, représente une alternative, mais son efficacité est plus aléatoire et son usage peu répandu.


3. Les solutions chirurgicales : en dernier recours, mais très efficaces


Lorsque les autres options ont échoué ou ne conviennent pas, les implants péniens peuvent être envisagés. Il en existe deux grandes catégories : les prothèses semi-rigides (toujours en position de semi-érection) et les prothèses gonflables (qui reproduisent une érection sur demande grâce à une pompe).

C’est une solution radicale, mais très efficace : plus de 90 % de satisfaction chez les patients et leurs partenaires. Bien sûr, elle nécessite une évaluation approfondie et une chirurgie spécialisée.


4. Des pistes nouvelles et prometteuses : régénérer plutôt que remplacer


Depuis quelques années, des approches dites "restauratives" suscitent l’intérêt.

  • Les ondes de choc de faible intensité, par exemple, visent à stimuler la néo-vascularisation du tissu érectile. Elles semblent particulièrement efficaces dans les DE d’origine vasculaire (Vardi et al., 2010).

  • Le plasma riche en plaquettes (PRP), injecté directement dans les tissus, est à l’étude pour son potentiel régénératif.

  • Enfin, des thérapies géniques ou cellulaires sont en cours de développement.

À ce jour, ces traitements ne sont pas encore des standards de soins, mais ils pourraient le devenir dans un avenir proche.


✅ À retenir

  • La dysfonction érectile est fréquente, surtout après 50 ans.

  • Elle n’est pas une fatalité et se traite dans la majorité des cas.

  • Elle peut être le révélateur d’un trouble de santé plus global.

  • Des solutions existent pour tous les profils : psychologiques, médicamenteuses, mécaniques ou chirurgicales.

  • Le dialogue avec un professionnel est la première étape d’une prise en charge efficace.


Le conseil de Cesar Fertility

Chez Cesar Fertility, nous croyons fermement qu’une sexualité épanouie fait partie intégrante de la santé masculine globale. Ne restez pas seul face à ce trouble. Parlez-en à votre médecin, consultez un spécialiste si besoin, et surtout, prenez soin de vous.


📚 Bibliographie
  1. Feldman HA, et al. (1994). Impotence and its medical and psychosocial correlates: results of the Massachusetts Male Aging Study. J Urol.
  2. Bacon CG, et al. (2002). Sexual function in men older than 50 years: results from the health professionals follow-up study. Ann Intern Med.
  3. Hatzimouratidis K, et al. (2010). Guidelines on male sexual dysfunction: erectile dysfunction and premature ejaculation. Eur Urol
  4. Burnett AL, et al (2018).Erectile Dysfunction: AUA Guideline. J Urol.
  5. Vardi, Y., et al. (2012). Does low-intensity extracorporeal shock wave therapy have a physiological effect on erectile function? J Urol.




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